Muslim, leader du groupe tangérois croit qu'il a atteint son rêve mais il ne peut pas encore faire de sa musique son moyen de subsister.
C'est parce que le Hip Hop est un mélange interculturel, parce que le HipHop est assez Africain et aussi parce que Tanger est un mélange des deux, c'est normal que dans les rues sans arbres, où le désarroi et l'humidité font loi, puisse naîtrent d'autres formes de protestation, plus en accord avec les brises de la globalisation qui soufflent lentement dans ce coin du monde.
C'était durant les années 90 quand un jeune Tangérois du quartier "Jamaa", commence a s'intéresser aux rythmes et au HipHop américain. "Je ne comprenais que dalle, mais j'avais l'intuition que cette musique dénonçait les injustices sociales et défendait les classes les plus défavorisées" disait Muslim. Mais à Tanger y'avais pas des gangs qui prêchaient violence et brutalité, ni de gangsters au style américains, ni de charmantes top modèles semblables a celles des vidéo clips de MTV ! Par contre il y avait beaucoup de corruption, des mafias de trafic de drogues et des milliers de subsahariens qui vagabondaient les rues, visages tournés vers l'autre rive. Il était précisément des nigériens qui ont initié Muslim aux techniques d'enregistrement, et les rythmes utilisés dans cette passion qui fait fureur parmi les adolescents marocains, et ce grâce a l'émergence de plusieurs groupes dans les villes de Tanger, Méknes, Kenitra, Casablanca et Marrakech. « Quand on m'a proposé de commencer a chanter avec eux, c'était impensable, Jamais je n'aurai imaginé qu'on pourrait faire du rap en arabe, je pensait que c'était une sottise » déclare Muslim avec beaucoup d'humilité. Les absences, l'incompréhension, la timidité et le marché inhospitalier de la musique n'ont pas arrêté ce jeune chanteur, qui sort aux rues de Tanger à la recherche de l'inspiration et d'autres aventuriers qui relatent les galères de la ville, les cauchemars des pauvres et les chroniques de la villes ankylosée entre l'enclume de l'oublie officiel et du marteau des drogues. "C'était une recherche très hardue, mais ça valait le coup. « J'ai rencontré Larbi qui partageait la même passions pour le HipHop » raconte Muslim. Avec le peu de moyen pour arriver à leurs but, les deux rappeurs ont dû user de leurs ingéniosité pour acheter du matériel d'enregistrement et reproduction. "J'ai du vendre des colombes que j'élevais dans la maison, et travailler dans la fonderie pour acheter un ordinateur que je ne savais pas utiliser" disait Muslim sardoniquement. A ce jour, Muslim est un chanteur compositeur, travaille minutieusement avec son collègue, les mélodies des chansons. Ces chansons deviennent une critique très acide contre tout type d'abus. "Il est évident que ce que je chante, n'est que fiction, mes personnages ne sont pas réels, c'est aussi vrai que la vie de tous les jours et mon milieu social sont une précieuse source d'inspiration" dit Muslim. Mohamed, crois qu'il a réussi à atteindre son objectif, mais regrette amèrement, qu'il ne puisse pas vivre de sa musique. "on est arrivé à remplir la salle de concert lors de notre dernier concert à Tanger, nos albums se vendent assez bien, seulement nous voulons être moins boycotter, et que notre art soit reconnue".
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire